Le 26 et 27 février à Bruxelles une série de conférences et de workshops ont permis de déchiffrer les grands enjeux de la transition énergétique en Europe. Intitulé heating and cooling in the european energy transition, cet événement, organisée par la Commission Européenne a réuni plus de 400 participants de tout horizon. Industriels, ESCOs, élus, chacun a pu exposer son point vu ou faire partager ses expériences.
Certaines barrières, comme celles de la disponibilités des données, semblent présentes dans la quasi totalité des pays membres et ces rencontres ont également permis de lancer des réflexions pour les surmonter. De nombreux acteurs attendent de l’UE des mesures dans ce domaine.
La question de la cogénération a été souvent abordées. 16.2% du combustible utilisée aujourd’hui en cogénération est renouvelable et ce chiffre augmente fortement. L’Europe souhaite améliorer fortement la part de l’énergie cogénérée et notamment celle à partir de combustibles renouvelables. Les réseaux de chaleur reste la solution privilégié pour le développement cette cogénération. La commission prévoit de sortir d’ici la fin de l’année un document intitulé « Energy Union Framework » dans lequel la question de la cogénération et des réseaux de chaleur sera détaillée.
Construire un marché de la chaleur constitue également un des grands chantiers de l’Europe afin d’atteindre les objectifs en terme d’efficacité énergétique et d’énergies renouvelables (ou de récupération). La carte nationale de chaleur pourrait aider à la construction de ce marché qui doit s’imbriquer avec celui du gaz et de l’électricité mais qui souffre aujourd’hui d’une trop grande fragmentation. Un autre moyens efficace pour la mise en place de ce marché reste les smartgrids. Ces réseaux intelligents, non pas électriques mais bien multi-énergies, parviennent à lier les réseaux de chaleur, l’éolien, le solaire, le gaz et le stockage, au prix de l’électricité et à la demande en chauffage.
Toutes ces actions sont bien entendues étroitement liées aux politiques concernant l’efficacité énergétique des bâtiments pour lesquelles l’Europe prévoit d’ambitieux chantiers (voir le rapport de l’EEFIG). L’existant présente la plus grande source de gisement, simplement en remplaçant tous les anciens systèmes de chauffage, l’Europe pourrait atteindre 20% d’efficacité énergétique en plus. Le taux de renouvellement reste cependant trop lent mais imposer le remplacement des appareils de production de chaleur pose problème. En ces temps de crise, les particuliers n’ont pas forcément les moyens. Il faut donc développer des outils différents.
Quelque soit ces outils, une approche à l’échelle du quartier et la notion de quartier passif plutôt que de maison passif donnera de meilleurs résultats. Il semble en effet que cette échelle soit idéale pour lier efficacité énergétique et énergies renouvelables.
Des pays comme la Suède et le Danemark ont par ailleurs partagé les actions mises en place à cette échelle dans leur pays. La Suède mise par exemple, beaucoup sur la flexibilité pour convaincre les clients. Ces derniers peuvent ainsi passer du chauffage urbain à tout autres moyens de chauffage très facilement (et vice-versa). Associé un à processus de dialogue important au niveau du quartier et de la ville, ce choix donne actuellement de bons résultats.
Ces conférences ont été riches en enseignements et en interrogations. Ce qui est certain c’est que les réseaux de chaleur sont bien présents à l’agenda de la Commission Européenne.
Retrouvez l’ensemble des présentations de ces conférences ici