Archives du mot-clé journée réseaux de chaleur

Supports de présentation de la journée solaire thermique FNCCR du 5 avril

Centrale solaire thermique à Varèse en Italie. Source : INES

La FNCCR, en partenariat avec ENERPLAN, a organisé le 5 avril 2018 une journée d’étude consacrée au solaire thermique.

Qu’il soit utilisé en toiture ou en champ, à l’échelle d’un bâtiment ou pour injection dans un réseau de chaleur, l’intérêt durable du solaire thermique est très fort, pour des coûts particulièrement compétitifs depuis ces dernières années. Moindres coûts, meilleurs rendements, renforcement des formations des installateurs, intégration dans les labels règlementaires…le solaire thermique est entré dans une nouvelle dynamique !

Outils pratiques et accompagnement projets (démarche SOCOL), encadrement règlementaire, retours d’expérience et partages sur les projets seront au cœur de cette journée, avec des interventions qui présentent l’ensemble de la chaîne de valeur d’un projet, des études territoriales en amont à la maintenance d’une installation, en passant par le dimensionnement et l’intégration dans son environnement.

Les objectifs 2018 de la PPE (voir l’arrêté relatif aux objectifs de développement des énergies renouvelables) sont de 180 kTep pour le solaire thermique. Selon Enerplan seulement un peu plus de la moitié des objectifs seront atteints. Lors de cette journée, de beaux projets de solaire thermique en réseau de chaleur, bientôt opérationnels, comme à Chateaubriand ont été présentés. Nos voisins danois sont très en avance par rapport à la France, et Johan Frey est venu présenter un retour d’expérience de plusieurs années sur le réseau de chaleur solaire avec stockage de Dronninglund.

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Retours sur la journée d’informations et d’échanges sur les réseaux de chaleur en Bourgogne-Franche-Comté – 13 avril 2017

Les directions régionales de l’ADEME financent et organisent des journées d’informations et d’échanges sur les réseaux de chaleur et de froid.

Avec beaucoup de retard, voici les retours sur la journée régionale d’informations et d’échanges sur les réseaux de chaleur et de froid qui a eu lieu en Bourgogne-Franche-Comté à Dijon le 13 avril 2017. Cette journée était organisée par l’ADEME et Amorce. Le Cerema est intervenu pour présenter la carte nationale de chaleur, la procédure de classement d’un réseau et les liens entre les réseaux de chaleur/froid et les bâtiments basse consommation.

GT réseaux de chaleur en Auvergne-Rhône-Alpes le 19 janvier à l’INES

Auvergne-Rhône-Alpes Energie Environnement organise son prochain groupe de travail sur les réseaux de chaleur le vendredi 19 janvier 2018, de 13h30 à 17h à l’INES (Le Bourget-du-Lac, 73).

Seront présentées les actualités nationales et régionales sur les réseaux de chaleur/froid, notamment l’étude Cerema réalisée pour la DREAL sur la cartographie des réseaux de chaleur et leur potentiel de développement en AuRA en vu de fixer des objectifs plus précis dans le future SRADDET (schéma régional incluant le Schéma Régional Climat Air Énergie). Est également prévu une visite de l’installation expérimentale de réseau de chaleur du CEA INES qui intègre une chaudière gaz à condensation de 280 kW, 40 m3 de stockage et 300m² de panneaux solaires thermiques.

Programme, inscriptions, liste participants ici.

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Réaliser un état des lieux et étudier le potentiel de développement des réseaux de chaleur/froid à l’échelle régionale (fiche 4 pages, guide, exemples)

Retour sur la journée régionale d’information et d’échanges sur les réseaux de chaleur et de froid en Nord Pas-de-Clais

Cette journée, organisée par la DREAL et l’ADEME, s’est déroulée le 4 Novembre dans les locaux de la DREAL Nord Pas-de-Calais (retrouvez les infos sur le site de la DREAL).

Environ 80 personnes représentant essentiellement des collectivités, des bureaux d’études ont assisté aux différentes interventions du matin.

Le programme de la matinée a permis aux participants d’échanger et de témoigner sur :

  • Le rôle des réseaux dans la mise en œuvre de la transition énergétique et leur contribution à l’atteinte des objectifs climat-air-énergie,
  • Le contexte réglementaire des réseaux de chaleur, l’importance des schémas directeurs,
  • le soutien public via le « fonds chaleur renouvelable » géré par l’ADEME,
  • la genèse d’un projet, les détails technico-économiques du montage, le rôle et la stratégie de la collectivité, bénéfices pour les habitants
  • le panorama régional des réseaux de chaleur et les perspectives de développement,
  • les projets de réseaux portés par la ville de Boulogne sur mer, de l’agglomération du boulonnais ainsi que le réseau de la commune d’Achicourt.

La réunion d’information s’est poursuivie l’après midi par la visite de la chaufferie biomasse exploitée par R-énergies (groupe Dalkia), à Roubaix, quartier de l’Alma.

Supports de présentation et programme:

Présentation de la DGEC sur les réseaux de chaleur au cœur de la transition énergétique

Loïc Buffard, sous-directeur du bureau de l’efficacité énergétique et de la qualité de l’air, a présenté les objectifs de l’État en terme d’énergie, et notamment les nouvelles orientations visées à travers la future loi de transition énergétique pour la croissance verte (LTECV).

Le cadre européen impose pour 2030:

  • -40% d’émission de gaz à effet de serre
  • 27% d’EnR dans le mixe énergétique (Ef)
  • -27% des consommations

La LTECV, qui doit être examinée par le Sénat, prévoit quant à elle de réduire de 30% notre dépendance aux énergies fossiles et d’atteindre 32% d’EnR pour 2030.

En terme de chaleur, c’est 10Mtep d’EnR supplémentaire qui devront être déployés d’ici 2020.
Pour atteindre ces objectifs ambitieux, de nombreux dispositifs ont été mis en place pour les réseaux de chaleur: fonds chaleur, TVA à taux réduit, augmentation de la durée d’une concession en cas d’investissements EnR, procédure de classement, modulation RT2012.

La LTECV inclut également de nouvelles mesures pour les réseaux (recensement, multiplication par 5 des EnR&R livrées sur les réseaux, schéma directeur obligatoire, etc).

En savoir plus sur la LTECV:

Présentation du Cerema sur les réseaux de chaleur

Odile Lefrère, chargée d’étude au Pôle réseaux de chaleur du Cerema a d’abord rappelé quelques notions techniques sur les réseaux de chaleur avant d’évoquer les différentes manières de développer les EnR via un réseau de chaleur (conversion, densification, extension, création).

Trois outils peuvent être utiles aux collectivités pour gérer au mieux le développement des réseaux de chaleur:

  • L’ étude de faisabilité du développement des EnR&R dans les nouveaux aménagements (obligatoire)
  • Le classement qui rend le raccordement obligatoire
  • Le schéma directeur qui permet d’élaborer une feuille de route sur plusieurs années pour un réseau de chaleur

 Présentation de l’Ademe sur le fonds chaleur

Serge Golebiowski, coordinateur régional Fonds Chaleur, a rappelé les grandes lignes de cette aide (historique, objectifs, bilan, devenir, etc).
Un retour sur les modalités d’attribution a permis de comprendre les grandes lignes des méthodes de calcul de cette aide.

Via le fonds chaleur, l’Ademe Nord Pas-de-Calais a étudié 99 dossiers et distribué 48 730 130€ d’aide.  Plus de 12 chaufferies bois, 1 réseau sur STEP et 9 schémas directeurs mais aussi des chaufferies industrielles, des projets de géothermie et du solaire thermique ont ainsi bénéficié de cette aides.

Sur 2015-2017, les projets de géothermie avec PAC sur eaux usées vont montés en puissances.

Synthèse sur l’étude de gisement d’énergie fatale

L’ Ademe a lancé en 2011 une étude sur les gisements d’énergie fatale dans la région. Le Nord Pas-de-Calais reste une des région les plus urbanisées et les plus industrialisées de France. Le potentiel de récupération de ces énergies fatales y est donc très important (au moins 205 ktep rejeté à des températures supérieure à 90°C, donc exploitable par un réseau de chaleur).

Une étude plus approfondie de la chaleur fatale sur Dunkerque a également été réalisée.

En savoir plus sur cette étude

Présentation d’Amorce sur la genèse et les étapes d’un projet de réseau de chaleur

Emmanuel Goy, responsable pôle énergie & réseaux de chaleur pour Amorce, a retracé le raisonnement et les étapes qui mènent à la création d’un réseau de chaleur.

L’identification des besoins d’énergie, l’investissement de la collectivité et le choix de la ressource sont des étapes clés d’un projet réussi.

Le réseau de Douchy-les-Mines alimentent par exemple plus de 1500 logements grâce à l’UIOM et bientôt une culture de 8he de tomates bénéficiera également de cette chaleur. Pour les usagers, ce projet a permis une baisse de 18% de leur facture de chauffage. Les aides financières pour la mise en place du projet sont passées par les CEE pour une grande partie (habituellement, les aides découlent essentiellement du fonds chaleur).

Témoignages de collectivités

Un élu ainsi qu’un technicien ont expliqué les grandes lignes de ce projet. Le réseau de chaleur d’Archicourt est un bel exemple de partenariat sur un territoire. La ville et Pas-de-Calais habitat se sont associés pour mettre en place un réseau de chaleur biomasse. Ce réseau alimente non seulement les bâtiments du ce bailleur social mais aussi des bâtiments communaux et un collège. Pour les locataires c’est une économie envisagée de 150€/an. Par ailleurs, les bâtiments avaient déjà bénéficié d’une rénovation thermique. Pas-de-Calais habitat a été maitre d’Ouvrage de l’opération, le réseau est donc privé.

Deux réseaux de chaleur fournissent de l’énergie aux habitants. Le mixe diversifié et orignal font de ces projets une belle démonstration de valorisation de la chaleur fatale. Récupération de la chaleur des eaux usées, récupération de la chaleur de l’incinérateur de boue de la STEP mais aussi biomasse, la ville a su mobiliser sa ressource pour atteindre un taux d’EnR de plus de 80% sur l’ensemble des deux réseaux. Une étude est également en cours sur le port de Boulogne car pour les activités du port et notamment pour la congélation du poisson il y a de gros besoin de froid mais du coup également de la déperdition de chaleur. D’autres activités sur le port pourraient bénéficier de cette chaleur.

En savoir plus sur le réseau de Boulogne-sur-mer

Échanges avec la salle

De multiples échanges ont eux lieu durant cette journée. De nombreux participants se sont inquiétés de la ressource bois dans la région. La filière commence à prendre du retard par rapport à la demande et c’est pour cela qu’il est également important d’étudier les autres gisements, notamment l’énergie de récupération.

Dalkia, présent durant cette journée a également soulevé le problème du décalage des visions dans l’industrie et dans les réseaux de chaleur concernant le temps de retour sur investissement. L’industriel s’engagera dans des projets rentables en quelques années (3 à 4 ans) alors que pour les réseaux de chaleur, l’échelle d’amortissement des investissements est plutôt de l’ordre de la 20aine d’années. Pour un réel développement de la chaleur fatale, le représentant de Dalkia propose de mettre en place des relais dans le financement: l’industriel ne paie qu’une partie de l’investissement qu’il pourra amortir en moins de 5 ans et un relais, dont la vision serait plus long terme, finance le reste.

Les réseaux de froids n’ont pas été abordés spécifiquement lors de cette journée, mais la majorité des informations sont transposables aux réseaux de froid (par abus de langage, on se limite souvent a parlé de réseau de chaleur au lieu de réseau de chaleur et de froid)

Certains participants ont voulu savoir comment trouver des informations sur les réseaux de chaleur. Il existe un annuaire en ligne, tiré de l’enquête annuelle sur les réseaux de chaleur commandée par le ministère. En savoir plus ici.

Visite de la chaufferie

La journée s’est conclue par la visite de la chaufferie biomasse du réseau de chaleur de Roubaix. Cette chaufferie de 20 MW située dans le quartier de l’Alma alimente également l’Union, un des plus gros chantier de renouvellement urbain de France.

Journée régionale sur les réseaux de chaleur et de froid – Nord Pas-de-Calais – 4 novembre 2014

Vous êtes élu ou technicien d’une collectivité, vous vous posez des questions sur les multiples intérêts et la rentabilité qu’offrent les réseaux de chaleur en Nord Pas-de-Calais ? Vous voulez partager votre expérience sur le sujet ? Vous êtes curieux des perspectives qui accompagnent ce genre de projets et de ses répercussions à l’échelle des quartiers et de leurs habitants ?

Cette journée vous permettra de découvrir, à travers des témoignages concrets, une visite de la chaufferie biomasse de Roubaix, ainsi que des présentations techniques et pratiques, les tenants et les aboutissants d’un projet de réseau de chaleur.

Journée organisée par la DREAL Nord-Pas-de-Calais et la direction régionale de l’ADEME, en partenariat avec la DGEC, l’assocation AMORCE, le pôle Réseaux de Chaleur du Cerema, Dalkia, le Pôle Climat Nord-Pas-de-Calais, la Ville de Roubaix et le réseau RAFHAEL.

Retours sur la journée réseaux de chaleur en Rhône-Alpes

Cette journée s’est déroulée le 6 février à Lyon, dans les locaux de la DREAL, sur le thème des « Réseaux de chaleur dans la planification territoriale : l’exemple rhônalpin ».

Supports de présentation et programme

  • Le programme :

Résumé de la journée et des échanges

Plus d’une centaine de participants étaient présents, permettant des échanges nombreux avec les intervenants.  Cet article résume ces moments de questions/réponses, dans l’ordre chronologique de la journée.

A savoir pour la suite : EnR&R = énergies renouvelables et de récupération

Sur l’actualité en lien avec les réseaux de chaleur

Présentation de la DGEC (Direction Générale de l’Énergie et du Climat) sur « les réseaux de chaleur au cœur de la transition énergétique »

Yann Ménager, Chef du bureau « Économies d’énergie et chaleur renouvelable » a présenté les objectifs de l’état en terme d’énergie:

  • -50% de nucléaire en 2025
  • -30% de consommation d’énergie fossile en 2030
  • -50% de consommation d’énergie finale en 2050

Et les objectifs sur les réseaux de chaleur définis dans la programmation pluriannuelle des investissements de production de chaleur (plus d’informations sur la PPI chaleur actuelle):

  • utilisation d’environ 3Mtep d’EnR&R par les réseaux de chaleur en 2020
  • soit x3 équivalents logements raccordés et 75% d’EnR&R dans les réseaux de chaleur

Le projet de loi suite au débat national sur la transition énergétique sera présenté au printemps, pour une adoption en fin d’année 2014. Les PPI seront à suivre.

Table ronde AMORCE, ADEME, FEDENE

Question pour AMORCE : un des enjeux identifiés dans le DNTE est le renforcement des pouvoirs des collectivités en matière d’énergie. Comment cela pourrait-il impacter le développement des réseaux de chaleur ?

Delphine BELLANGER, responsable réseaux de chaleur, a exposé les points que l’association de collectivités Amorce souhaiterait voir intégrer dans cette loi :

  • que chaque collectivités de plus de 20 000 habitants évaluent le potentiel de développement des réseaux de chaleur (étude de faisabilité)
  • que les collectivités avec un réseau de chaleur réalisent un schéma directeur
  • fixer un objectif de part de marché aux réseaux de chaleur (ils représentent 6% de part de chauffage actuellement)
  • que l’enveloppe du Fonds chaleur soit augmentée

Question pour l’ADEME : pouvez-vous nous indiquer en quelques mots où en est le Fonds Chaleur ? Quels effets a t-il eu sur le développement des réseaux de chaleur ? Est-il pérennisé pour les années à venir ?

David BREMOND, chargé de mission biomasse énergie à l’ADEME Rhône-Alpes, a donné des chiffres sur le Fonds Chaleur (fiche de présentation du Fonds Chaleur, article Fonds Chaleur et réseaux de chaleur) notamment :

  • en 2013 en Rhône-Alpes, sur les 618 km de réseaux de chaleur, 90 ont été réalisés durant le Fonds Chaleur.
  • 11 projets ont été aidé en 2012 et 13 en 2013 en Rhône-Alpes
  • 70% des tep EnR&R des dossiers Fonds Chaleur sont transportées par des réseaux nouvellement créés ou étendus

Le Fonds Chaleur sera poursuivie en 2014 avec un budget reconduit à l’identique de 2013.

Question pour la FEDENE : les réseaux de chaleur ont un rôle essentiel dans la politique énergies renouvelables nationales, pourtant ils sont très peu connus du grand public. En tant qu’exploitants, en contact direct avec les usagers, comment l’expliquez-vous ?

Lionel LACROIX, président du Groupe d’Action Régionale Fedene Rhone Alpes Bourgogne, a échangé sur son expérience au contact des abonnés aux réseaux de chaleur et les progrès effectués en matière de communication et d’information :

  • des pièces pédagogiques sont installées dans des chaufferies (notamment à St Étienne et Lyon où des vitres donnent sur les différents systèmes)
  • il est important d’expliquer la facture aux usagers
  • des questionnaires de satisfaction sont envoyés
  • la CCSPL doit se placer au centre du débat avec dialogue entre collectivité, usagers, exploitant

Il a souligné l’importance de structurer la filière bois, et de la rendre plus fluide. En effet, de nombreux problèmes ont été constaté cet hiver, avec de l’humidité dans le bois-énergie livré notamment.

Questions de la salle

Communauté de Communes du Pays de Vernoux (en Ardèche) : Comment développer les réseaux de chaleur dans une petite commune ? Et comment juridiquement imposer dans une DSP un approvisionnement local pour les projets biomasses ?

-> Il y a un bon exemple dans la Loire qui est celui du SIEL (syndicat intercommunal d’énergies du département de la Loire), qui peut accompagner techniquement et administrativement une commune ou la commune peut même lui transférer sa compétence de « production et distribution de chaleur » et dans ce cas le SIEL est maître d’ouvrage du réseau de chaleur.

-> pour l’aspect financier, le Fonds Chaleur n’aide pas pour un projet en deçà de 100 Tep mais la Région le peut.

-> En ce qui concerne le problème de l’approvisionnement local en bois, il sera en parti résolu par la structuration de la filière.

CIBE (Comité interprofessionnel du bois-énergie) : Comment simplifier la compréhension de la tarification des réseaux de chaleur à l’usager ?

-> La facture d’un réseau de chaleur a 2 composantes principales : le R1 qui est la part liée au combustible consommé, et le R2 qui est la part fixe liée à la puissance souscrite (rembourse les investissements). Même si les usagers sont méfiants vis à vis d’un R2 important, une grande part fixe est plutôt une bonne chose car elle permet une meilleure maîtrise de l’évolution de la facture. Amorce souligne l’importance de pouvoir changer plus facilement la puissance souscrite.

ADEME : Y-a-t-il des projets de réseaux de chaleur utilisant l’énergie solaire ?

-> En 2012, AMORCE a ouvert un groupe de travail sur l’intégration du solaire thermique dans les réseaux de chaleur (publication AMORCE Solaire thermique et réseaux de chaleur). Le Danemark est en avance sur cette filière. En France, il y a quelques projets comme à Juvignac, Balma-Grammont, Chambéry, Metz, Chateaubriand.

Commune de Vaulx-en-Velin : Le réseau de chaleur de Vaulx-en-Velin a évolué en passant du charbon à la biomasse, beaucoup de questions ont été posées par la population notamment sur la facture et sur l’approvisionnement bois « approvisionnement prévu sur 5 ans mais après ? ». Quels éléments peut-on fournir pour rassurer sur le gisement et la tarification ?

-> Les contrats d’approvisionnement sur le long terme sont à privilégier. Concernant la facture, les indices de progression de prix sont publiés sur le site internet du CIBE, la part fixe est importante, et l’évolution du prix de la biomasse est plus encadrée, 3 arguments qui permettent de réconforter les usagers.

RAEE : Une amélioration des dossiers Fonds Chaleur est-elle notée ?

-> ADEME : Dans les dossiers Fonds Chaleur, la lettre d’engagement n’est pas suffisante, il est demandé le contrat d’approvisionnement dès le début du dossier.

Planification énergétique et réseaux de chaleur

Réseaux de chaleur et planification locale

Le Cerema a présenté les objectifs nationaux et régionaux sur les réseaux de chaleur et leur mobilisation des EnR&R et les leviers d’actions des collectivités que sont :
– le schéma directeur d’un réseau de chaleur
– les études EnR
– la prise en compte des réseaux de chaleur dans la RT2012
Il en ressort que les objectifs nationaux sont ambitieux au regard de l’évolution actuelle des ktep renouvelables fournies par les réseaux, les objectifs du projet de SRCAE Rhône-Alpes sur les réseaux de chaleur sont ainsi à atteindre voire à dépasser, pour cela les collectivités doivent se saisir de ce vecteur mobilisateur d’EnR&R que sont les réseaux de chaleur, grâce notamment aux outils qu’elles ont à disposition.

Classement

Le Cerema et Amorce ont présenté la procédure et fait un retour d’expériences sur le classement des réseaux. La récente révision de cette procédure est un succès puisque 3 réseaux se sont classés en 1 ans contre 1 seul en 30ans avec l’ancienne procédure.

Une difficulté mise en avant dans le classement est l’impossibilité de réviser la procédure (à l’heure actuelle la seule solution pour faire un changement, tel qu’un agrandissement de la zone prioritaire par exemple, est de refaire une nouvelle démarche de classement), il faut donc bien réfléchir à la durée idéale du classement.
Les seuils pour déroger à l’obligation de raccordement peuvent être fixé en faisant référence au prix du gaz, ou au prix d’une solution de chauffage dominante dans le secteur.
Il est fortement recommandée de donner accès aux informations du réseau (prix à l’usager, mix énergétique, tracé, émissions de GES, fonctionnement juridique, zones prioritaires, etc.) sur le site de la collectivité.

Questions de la salle

Vaulx-en-Velin : le réseau de chaleur de Vaulx-en-Velin a fait l’objet d’un titre V réseau (son contenu CO2 a été agréé par la Commission titre V : voir le tableau des réseaux agréés sur le site rt-bâtiment) : la méthode de calculs du contenu CO2 de l’enquête de branche est différente de celle de la Commission titre V, cela sera-t-elle harmonisée ? Et la procédure Titre V est longue, sera-t-elle facilitée à l’avenir ?

-> En effet, la Commission Titre V réseaux de chaleur prend en compte la consommation électrique des auxiliaires (pompes de circulation notamment) dans le calcul du contenu CO2 du réseau, en cela sa méthode est plus proche de la réalité que celle de l’enquête de branche. Si harmonisation il y a il serait logique que ce soit dans le sens de la méthode de la Commission. Des discussions ont été engagées dans ce sens, et devraient être poursuivies à l’avenir.
Concernant les dossiers Titre V réseaux, l’agrément met un certain temps du fait de la précision demandée dans ces dossiers et du fait des particularités de chaque dossier. Cependant, la précision demandée permet d’affiner le projet au maximum avec des calculs détaillés de demande en énergie des bâtiments desservis, des pertes de circulation et de génération du réseau, etc., en cela, le titre V peut être vu comme une aide à la progression du projet. Une aide à l’élaboration d’un dossier Titre V réseaux de chaleur est en cours de réalisation par le Cerema, elle devrait permettre d’accélérer l’obtention d’agrément du contenu CO2.

Commune de Villeurbanne : Concernant la cartographie nationale du potentiel de développement des réseaux de chaleur en cours de réalisation prévue par la directive européenne 2012/27/UE, quelle sera l’échelle de précision et qui la réalise ?

-> Un appel d’offres a été passé par la DGEC, et un bureau d’études à été sélectionné pour réaliser cette cartographie. L’échelle est précisée dans l’article 14 de la directive européenne sur l’efficacité énergétique, il s’agira d’une précision à la maille de quelques centaines de mètres de côté, seulement pour les communes ayant un certain coefficient d’occupation des sols (« les municipalités et les conurbations dont le coefficient d’occupation du sol est d’au moins 0,3 »). Seront mis en évidences les besoins en énergie des bâtiments et les sources d’énergie existantes (centrales, usines d’incinération des déchets ménagers). Mais rien n’empêchera d’affiner cette carte par la suite, avec des données plus précises dans les milieux peu denses.

Nevers : il est possible de contractualiser le classement dans la DSP.

Les réseaux de chaleur en RA

Les enjeux énergétiques régionaux

Christophe Deblanc, adjoint au chef du service « Ressources énergie milieu et prévention de la pollution » de la DREAL Rhône-Alpes, a rappelé les enjeux de qualité de l’air en Rhône-Alpes. L’année 2013 a été particulièrement mauvaise avec de nombreuses semaines consécutives au-dessus des seuils autorisés pour les oxydes d’azotes et les particules. 4 plans de protection de l’atmosphère (PPA) comportant des actions de diminution des émissions de GES ont été mis en place. La notion de « chaufferie positive » dont les émissions sont très basses et permet d’émettre moins que les autres solutions a été évoquée.

Ville d’Aix les Bains : Y-a-t-il un modèle de dispersion des émissions ?

-> Oui, Air Rhône-Alpes a des modèles, il y a notamment des études d’impacts avec des modèles de simulation du panache des grosses chaufferies.

ENTPE : Pouvez-vous donner des détails sur les chaufferies positives ?

-> des dispositifs de filtres sur les grandes chaufferies permettent d’être en dessous des valeurs seuils d’émission. Les exigences sont renforcées sur les zones sensibles cartographiées. Cependant, ces systèmes restent trop coûteux pour les petites chaufferies, le parti pris est donc également d’abonder les aides pour les systèmes performants aux particuliers (800 000 €/an investis pour les insert de poêles à bois dans la vallée de l’Arve, par l’ADEME et les collectivités).

HESPUL : Quels sont les obstacles à l’adoption du SRCAE Rhône-Alpes ?

-> la DREAL est optimiste, les obstacles devraient être levés.

Qu’est-il fait dans les zones sans PPA qui dépassent les normes ?

-> Des actions sont réalisées à Valence, Chambéry, Annecy, le Grand Genevois qui sont des secteurs denses prioritaires mais les mesures du SRCAE peuvent être mises en place dans les secteurs ruraux également.

Expériences locales

RAEE a présenté la situation des réseaux de chaleur en Rhône-Alpes : 87 réseaux, 440 000 tonnes de bois, 2850 GWh, 55% d’EnR&R, 33% en régie 31% privés 13% en affermage et 23% en concession, ainsi que son site internet dont les données sont plus précises que celles de l’enquête de branche : www.reseauxdechaleurrhonealpes.org
Ils accompagnent 10 réseaux.

3 retours d’expériences (différentes échelles, différentes maîtrises d’ouvrage) ont été présentés : Chambéry, Voreppe/Pays Voironnais et le SIEL.

Chambéry

La ville insiste sur l’importance d’un schéma directeur pour le réseaux de chaleur qui a permis de réaliser un audit énergétique ainsi qu’un état des lieux précis soulignant notamment la place de l’habitat privé raccordé (26% contre 20% pour l’habitat public).
Le prix du réseau est de 69€5 HT/MWh et il devrait baisser à terme avec les évolutions du réseau (utilisation de la biomasse notamment).
Le contenu CO2 est passé de 279 g (en 2005) à 100 d’équivalent CO2 par kWh livrés. Le retours d’expérience sur le solaire injecté dans le réseau montre qu’il ne répond pas aux pointes et qu’il ne sert pas de base non plus car le réseau utilise l’usine de valorisation des déchets en base.
Des réunions d’échanges ont eu lieu avec la présence des usagers et bailleurs sociaux.

Voreppe

Le territoire s’étend de 300 à 1700 m d’altitude. La forêt n’est donc pas facilement exploitable. Un réseau de chaleur bois appoint gaz de 5 km est en projet et sera mis en service début 2015. Ce réseau de chaleur fonctionne en régie et est classé. L’objectif est une prise en compte du réseau à l’échelle intercommunale d’ici 5 ans. Le système de multicyclones et filtres à manches prévu respecte le PPA de l’agglomération grenobloise. L’approvisionnement bois se fera dans un rayon de 80 km. 42% des investissements est financée par le Fonds Chaleur, qui a particulièrement apprécié la démarche intercommunale et le portage en régie directe. Le coût du réseau à l’usager sera de 73€5 TTC / MWh, ce qui représente une économie d’environ 2%.

SIEL

Même pour les petits projets il est possible de trouver des subventions à hauteur de 40%, si ce n’est pas possible via le fonds chaleur, il ne faut pas oublier les CEE. Le SIEL cherche à effectuer un développement de l’amont à l’aval avec une bonne prise en compte de la ressource bois puisqu’il a aussi des missions sur les réserves de bois. Le « service après vente » n’est pas une des missions les plus faciles du SIEL puisque les projets peuvent s’étaler sur 2 mandats différents avec des acteurs politiques plus ou moins convaincus, d’où l’importance d’une mobilisation forte de la collectivité autour des réseaux de chaleur.

Questions:

Comment avez-vous utilisé les outils du schéma directeur et du classement ?

-> Voreppe a utilisé le schéma directeur comme une étude de faisabilité pour son réseau, c’est un outil qui a permis une meilleure planification. Le réseau a également été classé en novembre 2013. Cette procédure était une volonté politique d’afficher le réseau. De plus, les études EnR conduites dans la ZAC ont montré la compétitivité du réseau de chaleur. Par contre le mot obligation de raccordement n’est pas le mot à utiliser, il s’agit plutôt d’une proposition de raccordement avec concertation.

-> Pour le SIEL, personne n’a voulu classer le réseaux à cause de la peur d’obliger le raccordement. Mais lors d’un création de bâtiment (piscine), le raccordement s’imposait du fait de la rentabilité de l’argent public investit.

DDT de la Loire : Comment prendre en compte les interactions avec les autres réseaux d’énergie ? Le réseau de chaleur est notamment en concurrence avec le réseau gaz.

-> SIEL : Si le gaz est déjà présent, il faut que la solution réseau de chaleur prouve d’autant plus sa rentabilité mais les deux réseaux peuvent cohabiter. Un réseau de chaleur bois a été développé sur une commune alors qu’elle était irriguée par le réseau gaz : les 2 réseaux peuvent cohabiter du fait des besoins différents. Le gaz en secours pour le réseau de chaleur est indispensable pour les cuisines notamment, mais la quantité de gaz diminue avec l’utilisation du bois.

Y-a-t-il toujours un appoint fossile sur un réseau de chaleur (bois notamment) ?

-> SIEL : Oui car l’optimum technico-économique le nécessite pour les réseaux urbains. Pour les petits réseaux il est possible de s’en passer mais cela est assez risqué. Il y a des projets 100% bois voulu par la mairie mais cela entraîne de réelles pressions car la chaudière bois peut tomber en panne.

Comment gérer les risques de l’approvisionnement en biomasse ?

-> SIEL : au niveau du parc national du Pilat, les projets ne vident pas le stock et  le risque est contrôlé car des actions sont déjà en place avec les acteurs de la filière mais il est vrai que certains exploitants profitent du besoin nécessaire pour augmenter les prix.

-> Sur Aubenas, une convention tripartite a été mise en place, entre Cofely-Synerbois-ville. Un engagement d’arbitrage est fait entre le prix du bois, le chiffre d’affaires, l’approvisionnement, etc. Tout le monde doit y gagner donc les élus doivent s’impliquer.

Quelles sont les autres sources d’énergie (que le bois) ?

-> Chambéry : sur une ZAC, il y a le problème de l’obligation de panneaux solaires individuels alors qu’il existe un réseau de chaleur utilisant la valorisation de l’incinération des déchets, c’est un gaspillage.

-> SIEL : il y a un petit réseau de chaleur qui utilise l’incinération des boues à St Chamond.

Comment fait-on quand les abonnés ne sont pas captifs ?

-> Voreppe : 95% des abonnés ont signé en amont du projet de réseau de chaleur ce qui facilite grandement le projet. Il existe cependant des montages financiers au fil de l’eau.

-> SIEL : la commune doit s’impliquer pour que les privés (propriétaires de bâtiments) adhèrent au réseau de chaleur.

Comment appréhender la montée en charge lors d’une création de réseaux de chaleur ?

-> Dans le cas d’une très bonne concertation et d’un classement, la montée en charge est connue et peut être planifiée. Il est possible également de faire des marchés à tranches conditionnelles ce qui permet l’étalage des investissements au fur et à mesure de l’avancé du projet. Ce type de montage financier au fils de l’eau est une solution intéressante pour appréhender les créations de réseaux de chaleur.

Grand Lyon : Quelle est la pertinence des réseaux de chaleur dans le cas d’écoquartiers ?

-> Chambéry : la rentabilité s’apprécie au cas par cas. Le solaire thermique peut être intéressant ou non, il faut étudier toutes les solutions.

-> SIEL : il faut optimiser le réseau (voir l’article Cerema sur les techniques d’optimisaton de réseaux de chaleur)

-> voir également le dossier Réseaux de chaleur et nouveaux quartiers.

La chaleur issue des UIOM est-elle vraiment EnR&R ? Si la demande de chaleur augmente ne risque-t-on pas de brûler plus de déchets ?

-> On n’augmente pas les déchets pour avoir de la chaleur, c’est dans l’autre sens que cela fonctionne : la chaleur est là, autant l’utiliser. De plus, un réseau de chaleur utilisant une UIOM ou UVE (usine d’incinération des ordures ménagères ou usine de valorisation énergétique) l’utilise en base, et a d’autres sources d’énergie pour répondre aux pointes et besoins plus importants (bois-gaz par exemple).

Clôture de la journée

Cette journée a été clôturée par le directeur régional de l’ADEME en Rhône-Alpes qui a notamment rappelé quelques chiffres imagés tels que « les réseaux de chaleur aidés par le Fonds Chaleur représentent le trajet Lyon-Grenoble (64 km) ».