En 2013, l’activité économique mondiale a ralenti par rapport à 2012, particulièrement au premier semestre, avant de reprendre au second. La croissance américaine a ainsi subi un net coup de frein, de sorte que les pays en développement sont les seuls moteurs de la croissance mondiale, dans le sillage de la Chine. La zone euro dans son ensemble reste en récession pour la deuxième année consécutive car les pays méditerranéens (Grèce, Italie, Espagne, Portugal), malgré une amélioration, n’ont pas encore retrouvé le chemin de la croissance. L’ensemble de l’Europe s’en sort mieux grâce au dynamisme des nouveaux États membres – pays baltes, Pologne, Roumanie – et du Royaume-Uni. En France, l’activité a très légèrement augmenté, comme en 2012 (+ 0,3 %) grâce au rebond du second semestre.
Sur les marchés internationaux, sous l’influence de la morosité économique mondiale, les cours des énergies fossiles se sont orientés à la baisse en 2013, diminuant nettement pour le pétrole et le charbon, augmentant mais à un rythme ralenti pour le gaz. Les cotations restent toutefois élevées : le cours du Brent se maintient ainsi bien au-delà des 100 dollars le baril, le charbon vapeur au-delà de 80 dollars la tonne. Le raffermissement de l’euro par rapport au dollar accentue le mouvement de baisse.
A contrario, le prix du gaz naturel est sur une pente ascendante depuis trois ans sur le continent européen. Quant à l’électricité, son prix baisse sur les marchés européens, en raison notamment de fortes productions renouvelables en Allemagne et en Espagne.
Les mouvements des cours internationaux et européens se sont répercutés sur les prix de l’énergie en France : ils ont néanmoins
continué à augmenter, mais à un rythme nettement ralenti. Ils progressent ainsi moins vite que les prix de l’ensemble des biens et services pour la première fois depuis dix ans. Les prix des produits pétroliers (fioul, carburants) sont même en repli, ce qui ne s’était plus produit depuis 2009. En revanche, le prix du gaz et celui de l’électricité ont augmenté fortement. Ceci s’est traduit directement sur les dépenses énergétiques des ménages français : la dépense moyenne de carburant a diminué de 60 euros en 2013 par rapport à 2012, presque entièrement du fait de la baisse des prix. En revanche, les dépenses d’énergie pour le logement ont augmenté de 100 euros, sous le double impact de la hausse des prix et de besoins en chauffage accrus, même si la hausse a été divisée par deux par rapport à 2012. Au total, les dépenses énergétiques des Français représentent 6,2 % de leur consommation effective, une proportion qui n’avait pas été atteinte depuis 1991.
En effet, si globalement l’année 2013 a été proche de la référence 1981 – 2010, elle s’est caractérisée par un premier semestre plus froid, notamment de janvier à mai. De fait, ce différentiel de températures a induit un besoin énergétique complémentaire de 3,1 millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep) en 2013 par rapport à l’année précédente. Le solde physique des échanges extérieurs, structurellement importateur, se creuse donc légèrement en 2013, à 124 Mtep, du fait notamment des produits pétroliers raffinés, et
de la hausse des achats de charbon, motivés par le recours accru aux centrales thermiques.
Néanmoins, la détente sur les cours internationaux de l’énergie l’emporte globalement sur les flux physiques : la facture énergétique de la France a reculé de 4,6 % par rapport au record de 2012, pour atteindre près de 66 milliards d’euros (Md€). La facture pétrolière a ainsi nettement baissé, en raison de la double diminution des volumes et des prix. La facture charbonnière a également diminué, la baisse des prix compensant la hausse des volumes importés.
A contrario, la facture gazière a augmenté pour la troisième année consécutive, du fait de la seule hausse des prix.
En 2013, la production nationale d’énergie primaire atteint un nouveau record à un peu plus de 139 Mtep, soit 2 Mtep de plus que l’année précédente, grâce à la bonne tenue des énergies renouvelables, tant électriques que thermiques, qui ont chacune contribué à cette augmentation à hauteur d’environ 1 Mtep. La production d’électricité nucléaire s’est maintenue à 110 Mtep, en raison d’une disponibilité des centrales toujours relativement basse.
Pour sa part, la consommation d’énergie primaire réelle a très légèrement augmenté, approchant ainsi 262 Mtep. Mais comme elle a moins augmenté que la production primaire nationale, le taux d’indépendance énergétique, calculé par convention comme le rapport des deux, augmente légèrement. En 2013, la production nationale a ainsi couvert 53,1 % de la consommation primaire du pays. Le bouquet énergétique primaire est relativement stable depuis une dizaine d’années et se compose pour 44 % d’électricité primaire, pour 30 % de produits pétroliers, et pour près de 15 % de gaz. Les énergies renouvelables thermiques et la valorisation des déchets,
ainsi que le charbon, qui représentent 12 % de la consommation primaire d’énergie, ont toutefois tendance à augmenter depuis deux ans, au détriment du pétrole et du gaz.